Avant le départ
Nous avons fait appel à l'agence Comptoir des Voyages que nous avions déjà sollicité lors de voyages précédents.
Sur le plan de l'organisation du voyage
On peut lire des guides et des récits de voyage pour se faire une idée de ce qu'il faut visiter. Une agence compétente qui a des spécialistes du pays saura vous proposer un itinéraire et des activités suivant vos attentes ( sportif à haut risque, amateur de géologie, touriste peinard,..)
Je ne parle pas ici des heures passées sur des sites de réservation pour trouver le bon logement, le bon jour ni calculer les heures d'arrivée et de départ en fonction des km et de la route.
Bref vous dites combien de temps vous avez et quel est votre budget et une bonne agence vous proposera des options à valider et vous aurez un package tout ficelé sans vous prendre la tête.
Sur le plan économique
Nous avons voulu organiser le voyage en octobre pour partir en janvier, il n'y avait pratiquement plus de place d'avion dispo sauf à des prix délirants sur de compagnies de second rang.
Les agences ont pré réservé des billets sur les vols et vous en bénéficiez à un tarif bien plus intéressant que le prix que vous pouvez obtenir seul.
Le mécanisme est identique pour les hôtels et hébergements.
De plus, un prestataire local se souciera de ses relations à long terme avec un organisateur qui lui procure un business récurrent. Il se souciera certainement moins d'un touriste qu'il ne verra qu'une fois.
Depuis plusieurs voyages nous passons par des agences qui ont les connections locales et connaissent le terrain. Cela revient moins cher et on passe moins de nuit blanches à trouver l'hébergement qui manque au milieu du séjour.
Formalités administratives
Il faut un passeport qui est valable 6 MOIS après la date de retour, pensez au besoin à renouveler le vôtre, les délais ne sont pas immédiats.
Il faut un visa électronique en Australie , gratuit , tout se fait en ligne.
https://immi.homeaffairs.gov.au/
Visa électronique NZL , payant ( 52 $ NZL ), obtenu avec une super appli sur smartphone ( appli NZETA)
Permis de conduire international
attention le délai d'obtention est de plusieurs mois
sinon l'agence propose une traduction assermentée , délai qq jours , cout environ 50 €
Pour le sanitaire, nous sommes hors période d'isolement , la vaccination Covid est recommandée mais pas obligatoire.
Pas d'autres vaccinations spéciales.
C est Parti !
Valises de 20 et 24 kg plus deux sacs à dos, les Tartarins de la Teste sont partis à la conquête des antipodes.
Arrivés à la gare, je veux prendre la photo et m'aperçois que j ai oublié mon téléphone à la maison.!
Retour au bercail au pas de course pour le récupérer . Heureusement un voisin qui passait en voiture dans le coin a abrégé mon marathon de joggeur assez peu entraîné.
Les contrôleurs n étant pas en grève, nous avons pu prendre le TER pour la capitale des girondins.
Pause à Bordeaux
si vous devez attendre entre deux trains à Bordeaux, le mieux est de se rendre à la boutique Ballairdran du niveau inférieur ( citation non sponsorisée, hélas) , l'endroit est calme et chic et pour un simple café, un mini cannelé est offert.
Le TGV direct de Bordeaux à Roissy, est à l'heure.
La moitié du train descend à Roissy.
Arrivé au terminal 2A, c est le désert. Il n y a que trois vols ce soir.
Par contre dans le désert, il y un un îlot de surpopulation.
Le comptoir d enregistrement est sous pression. il n y a que 8 postes pour un avion qui peut emporter 850 passagers. Disons 700 parce qu il y a du monde. soit une moyenne de 87 personnes par guichet , à deux minutes chacun cela fait près de 3 heures.
Comme les tapis roulants sont en panne, il faut porter soi même ses bagages dans une autre zone.
Des tribus entières (bientôt le nouvel an lunaire dans toute l'Asie) avec trois valises d un mètre cube par personne ne peuvent passer car ils sont en over excédent de bagage. ..
Bref c est la fête.
Arrivés parmi les premiers nous avons fait la queue plus d'une heure. Quand nous sortons la queue fait plus de 200 m.
L avion est déjà annoncé avec 20 mn de retard !
Il n y a personne au contrôle passeport ni sécurité. Dans la salle d embarquement c est le grand désert comme on voit ci dessous.
Tout est fermé. Comme dirait la cigale : "pas le moindre vermisseau ni boutique de Mac Do".
Ou crier famine ? Sinon devant les distributeurs automatiques Sélecta dont certains font fi de notre CB et refusent de nous désaltérer, même au tarif du Cap Ferret au d'Août.
Soyons raisonnables ce ne sont là que petites contrariétés de gens qui vivent dans l opulence.
Ce soir dodo et miam dans l avion (en classe eco).
7 heures pour Dubai , puis 13 heures pour Melbourne.
Demain est un autre jour ! Avec tous ces décalages horaires, on ne sait pas quand commence demain.
En tout cas nous devons arriver vendredi matin à Melbourne.
Pour un premier article de carnet de voyage, comme dirait Macron pour ses vœux... Il faut faire court.
A bientôt.
Pendant l'enregistrement, nous avons croisé Granset le magnanime, son portrait est ici.
Grandset , le magnanime.
Granset est grand et élancé.
il adore être admiré et reconnu.
Il travaille à Roissy, on ne sait pas trop à quel poste mais en tout cas, il a un badge couleur marron avec un avion dessus.
Aujourd'hui il a décidé de se rendre utile.
La cousine du voisin d'un copain de sa tante va prendre l'avion pour se rendre à Saigon via Dubai pour les fêtes du nouvel an lunaire.
Grandset, lui a toute suite dit "Si tu vas à Roissy, n'oublie pas de monter.. me voir. Je te ferai éviter les files d'attente. Tu vas voir, je suis un homme important".
La cousine en question l'a appelé en arrivant au Terminal 2A. Granset l'a rejointe à la sortie du RER pour la conduire dans les halls déserts.
"Tu vois c'est ici que je travaille, dans ce lieu majestueux et magnifique, éclairé à Giorno et chauffé à 20 degrés même lorsqu'il est vide".
" C'est impressionnant lui a dit la cousine".
Il l'accompagne au comptoir 5 où a lieu l'enregistrement. Il est plein comme un oeuf dirait Brassens.
Les tapis roulants sont en panne, les chariots abandonnés jonchent les passages, les files d'attentes sont interminables.
Grandset ne se décourage pas pour si peu, il doit montrer qu'il est un homme important pour que la cousine le dise à tout le monde.
Il mûrit un plan d'attaque en deux temps. D'abord il contourne le comptoir des Gold et Business ( il pourrait se faire honteusement refouler, la Cousine est en classe éco) , puis il repique vers l'intérieur pour passer devant l'ensemble de la queue des "already checked in".
Pendant la maneuvre il faut garder le front haut et l'air dégagé comme s'il avait le droit de la faire.
Il se plante devant le premier comptoir avec la cousine dans son sillage.
Hélas la fille en charge de l'enregistrement lui fait remarquer qu'il faut faire la queue et que son badge ne lui donne aucun droit.
Tel le roseau, il plie devant l'affront mais ne rompt pas et reste sur place. Un autre comptoir se libère il tente alors de se glisser mais un voyageur un peu énervé sort de la file et le signale au guichet.
Une autre voyageuse lui passe devant.
Caramba, encore raté!
S'ensuit une brève altercation et des remarques des autres voyageurs , il exhibe bien haut son badge et explique " qu'il fait son travail"
Comme il est resté au milieu, il réussit à passer le coup d'après.
Pendant qu'il enregistre la cousine, une responsable d'Emirates est venu relever son nom et son numéro de badge, Aie Aie .
Il a finalement réussi a faire passer devant la queue la cousine du voisin d'un copain de sa tante, mais il n'est pas certain que ce soit sans bavures ni effets secondaires.
Enfin, dans sa version de l'histoire qu'il racontera à foison, Il est un homme important à Roissy.
De l avion, de l avion et encore de l avion.
Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, vous les trouverez ici.
Le 4 janvier, l avion à décollé comme prévu avec du retard.
Après 6 heures de vol, nous avons atterri à Dubaï à 7 h heure locale.
Pour nous il est 4 heures du matin. Pour notre estomac qui a eu un dîner à 23 h et un petit dej à 2 h du mat...il est on ne sait pas .
Pour se caler à l heure de la prochaine étape à Melbourne, nous réglons nos montres sur 18 heures.
Nous arriverons à 7 h vendredi matin. Pour nous il est à peine 21h le jeudi soir.
Au lieu d'aller se coucher la journée entière nous attend.
Bref, un peu de "Jet lag" à récupérer.
Notre fils David qui vit ici depuis 13 ans est venu nous chercher à l'aéroport avec sa compagne Cammy.
Melbourne, La non capitale
Melbourne a été construite à partir de 1835. sur un plan de rues à angles droits.
Quand l'État de Victoria a été créée en 1851, Melbourne a été choisie comme sa capitale. Elle s'est agrandie considérablement grâce à la ruée vers l'or de la deuxième moitié du 19 ème siècle.
La population de Melbourne atteint 490 000 en 1890; à l'époque c'était la seconde plus grande cité de l'empire Britannique après Londres. C'est maintenant une ville qui compte avec sa banlieue près de 5 millions d'habitants
Contrairement à Sydney , au centre ville trépidant et aux immeubles de petit " Manhattan", Melbourne est une ville de province située à quelques km de la mer et de la baie de Port Philip.
Pour qu'il n' y ait pas de jaloux entre Melbourne et Sydney, la capitale de l 'Australie est Canberra, une ville construite en plein nulle part. C'est une sorte de Brasilia sans rêve novateur où parait-il, il y a dans les rues plus de feux rouges que de voitures.
Quelques images du centre de Melbourne.
Le Melbourne actuel ressemble beaucoup à une ville de Californie ( Eucalyptus en plus) ; il y a un centre ville mélange d'immeubles historiques et modernes, puis rapidement les artères sont peuplées de pavillons et de zones commerciales.
David habite la commune de Brunswick, une ancienne banlieue industrielle qui se reconvertit en zone d'habitations.
Une vue typique de Brunswick
Au fond des hangars en activité, à droite des pavillons rénovés, à gauche un immeuble d'habitation en construction.
Brunswick abritait également des cités ouvrières en briques typiques de la banlieue de Londres ou des corons du nord de la France.
Le boom immobilier a sévi et en 2023 les corons rénovés de 100 M2 valent allégrement plus de 700 K€
Pavillons de Brunswick
Dans leur jus ou déjà rénovés
Etroits de façade mais profonds , un, deux ou trois niveaux et des finitions suivant le goût et les moyens du propriétaire.
Le climat de Melbourne est soumis aux vents froids du sud ( ici tout est à l'envers même le tourbillon des lavabos qui se vident).
Il y a deux jours il pleuvait avec 14°C, à notre arrivée il fait plein soleil et 25 °C à 8h du matin.
Premier jour à Melbourne
Comme nous sommes mal réveillés, je monte à l'arrière de la voiture sans boucler ma ceinture. Juste après nous rencontrons un contrôle surprise d'alcoolémie ( c'est le matin!) David souffle dans le tube RAS.
Le policier regarde à l'arrière et demande à David si j'ai mon permis.
A la réponse positive, il nous demande de nous garer sur le coté pour amende de non port de la ceinture (des $ plus un retrait de points pour David).
Nous nous garons et expliquons que un peu Jet laggés nous venons juste d'atterrir et que nous sommes les (vieux?) parents de David juste arrivés de France.
Comme David n'a pas d'infraction sur son historique, le policier fait preuve de mansuétude et nous laisse repartir sans amende.
Ici tout le monde roule du mauvais coté de la route, toutefois cela ne provoque pas d'accident car les gars en face roulent aussi du mauvais coté.
Le plus surprenant est l'arrivée et la sortie des ronds points qu'on prend forcément par la gauche.
Nous allons déjeuner dans un Brunch typique de Melbourne.
Ici c 'est une ancienne prison qui a été reconvertie en habitations et commerces. Le cadre doit rester ancien mais l'équipement et le tarif sont modernes.
L'Australien , comme l'Anglais dont il a hérité des traditions, accorde beaucoup d'importance à son "breakfest" le Brunch est donc conséquent et pas spécialement léger.
Il est innovateur à base de pain perdu ( French Bread), de champignons rôtis ou de fromage grec poélé, le tout avec un peu de crème fraiche ou de sirop d'érable voir de miel.
On peut toutefois faire jouer des options "gluten free" sur tous les plats. Tout est bien sûr déjà "organic" voire "vegan"
Il en est d'un journal de voyage comme d'une bonne grève disait-on quand on était étudiant: l'essentiel est de savoir s'arrêter à temps pour ne pas endormir le lecteur.
Dont acte.
Phillip Island
C'est un peu la Côte d'Azur des habitants de Melbourne, situé à 2h c'est le lieu de villégiature chic pour le WE et les vacances.
Dès lundi matin, nous partons avec la voiture de David, notre fils. C'est une sorte de paquebot sur quatre roues doté d'un moteur de six cylindres développant plus de trois cent chevaux.
La voiture est si large que l'aile avant gauche doit disparaitre par temps de brouillard. L'essence est à deux dollars soit environ 1,3 €, c'est assez raisonnable mais comme la bête doit consommer 10 litres/100 !!!!
La conduite à gauche demande un peu d'acclimatation, surtout dans les ronds points.
Les autoroutes sont en assez bon état pour se rendre vers le sud.
Volant à droite oblige. C'est une voiture très polie, dès qu'on ouvre la portière, le siège recule et le volant s'escamote vers le haut, puis tout se remet en place quand on remet le contact.
Heureusement Elisabeth est un excellent co pilote " reste à gauche, tu frôles le mur avec l'aile gauche", etc...
Bien entendu sur toutes les aires de repos il y a obligatoirement un BBQ public mais pas forcément de toilettes.
BBQ public de l'aire de repos
A partir de Packenham, c'est une plaine certainement alluvionnaire avec une vue dégagée
Nous déjeunons dans un ancien "general store" c'était le commerce de campagne où on trouvait le journal, les graines, les engrais, les outils et l'épicerie.
C'est maintenant principalement un restaurant/café/ marchand de journaux, vêtements de travail.
Bien entendu tout est "local + organic + home harvested".
Le look extérieur a été conservé
L 'intérieur est d'époque, à la fois épicerie de dépannage et comptoir pour commander les plats et boissons.
Suivant le mode local, on choisit sa table puis on va commander à l'intérieur. Les plats sont ensuite "Home made" puis servis à votre table . Table volontairement rustique qui peut être un ancien établi de menuisier ou une ancienne table de jardin soigneusement non rénovée.
L 'ambiance est décontractée mais efficace, sans fioritures , à l'Australienne.
Le prix des salades est de l'ordre de 22 $ soit 14 €.Nous sommes près du détroit de BASS , c'est un endroit assez venté. Les amateurs de voile connaissent la course Sydney- Hobbart et savent que ce coin est assez animé du point de vue des vagues.
Après déjeuner tour au sud de Kilcunda.
The costal Drive
Cape Paterson est un très joli lieu de villégiature. La route qui suit la côte comporte de nombreux parking d'accès à des plages escarpées; c'est le paradis des surfeurs.
Sur l'une de ces plages, on voit un drôle d'engin. Son propriétaire nous explique qu'il s'agit d'un surf de compétition courant en Australie.
C'est une planche de surf assis.
Un engin long de 6 mètres, on remonte les vagues en pagayant , puis on fait demi tour pour surfer.
Le nez est élargi pour ne pas piquer vers l'avant, les pédales permettent de commander un gouvernail situé à l'arrière.
Entre Cap Paterson et Inverloch c'est une jolie route côtière dans les hauteurs, de temps en temps une aire de repos permet d'accéder à une plage parmi les falaises.
Nous nous sommes arrêtés à "Eagles Nest"
Une jolie plage avec une falaise à pic, il y a peut être 20 personnes sur 500 m de plage; l'eau semble être à 20 °c.
Quelques photos de la côte:
Inverlock est une station très chic avec de très jolies demeures modernes de bord de mer. Les avenues font 15 mètres de large et les jardins au moins 3000 M2.
A l'office du tourisme, nous avons rencontré Henry son portrait est ici.
Henry de Phillip Island
Henry est né en écosse
Il a appris le Français au lycée.
Il a ensuite travaillé en Angleterre et en Allemagne. La France est pour lui un lieu de villégiature gastronomique et vinicole.
Pour lui les Français sont des charmeurs mais peu doués pour le service et l'accueil des touristes. En Camarque, un restaurateur l'a pratiquement mis à la porte parce qu'il n'avait pas envie de le servir, peut être à cet instant, mais peut être en général.
A Orléans, il a dégusté une très bonne omelette au jambon avec du très bon vin rouge.
Pour lui "Booordeaux" est un endroit où l'on fait du très bon vin, mais il ignore tout du bassin d'Arcachon.. jusqu'à son existence.
Bizarrement on comprend ce qu'il dit quand il parle anglais, alors que avec la plupart des australiens on ne comprend rien à leur parler, à leur accent nasillard .
Son épouse nous a couvert de plans de la région et d'explications détaillées sur toutes les choses à voir à 20 km à la ronde.
Ce point d'information fait office de boutique de l'artisanat local. On y trouve des sacs en cuir, des bijoux et divers objets fabriqués par des artistes locaux.
Il est maintenant à la retraite. Sa femme et lui tiennent bénévolement le point d'information touristique tous les lundis, les autres jours de la semaine ce sont d'autres bénévoles.
Ils ne sont pas à cheval sur les horaires; nous sommes arrivés à 14h55 et répartis vers 15h30 alors que la fermeture était théoriquement à 15h.
Tous les deux donnent une image sympathique et souriante des Australiens.